Avis sur La foire aux cochons d’Esparbec

De retour avec un nouveau livre audio, il s’agit de La foire aux cochons d’Esparbec ! Oui, je vais vous parler encore de cet auteur. Cette fois-ci, on va parler de cochons. Mais aussi d’une foire dans une petite ville et d’un tourbillon de personnages plus vicieux et dépravés les uns que les autres. C’est de nouveau au travers de l’application Audible d’Amazon que j’ai eu l’occasion de découvrir ce roman. Il fait lui aussi partie de la collection Libido, disponible depuis le 14 février 2018, tout comme Sex in the Kitchen d’Octavie Delvaux que j’ai eu l’occasion de vous présenter.

Merci à Angèle pour sa gentillesse et Versacom pour les crédits audio me permettant de vous proposer cette critique

Critique de La foire aux cochons d’Esparbec en format audio

La foire aux cochons sur Audible dans la collection Libido

Autant vous le dire tout de suite, la foire aux cochons d’Esparbec est encore plus trash que La Pharmacienne du même auteur. Pour moi, c’est clairement un ouvrage qu’on ne mettra pas dans les mains de n’importe qui. La Pharmacienne présentait déjà son lot d’obscénités, flirtant souvent avec l’acceptable, mais ce n’est rien quand on le compare un peu à La foire aux cochons. Mais avant toute chose, je vais rappeler à mes lecteurs, ce que propose Esparbec dans ses ouvrages.

Qui est Esparbec ?

Esparbec, ce n’est pas la première fois que je vous en parle. En effet, j’ai déjà expliqué un peu qui étais ce monsieur dans mon article sur La pharmacienne en format audio. Esparbec, c’est un auteur de littérature pornographique. Il met en avant l’action, la description, comme si on y était. Le lecteur se retrouve ainsi dans une position de voyeur qui fait son effet à la lecture ou ici, à l’écoute.

Les informations techniques sur La foire aux cochons

La foire aux cochons est donc un livre audio. Publié le 13 février 2018 sur la plateforme Audible dans la collection Libido, ce roman est lu par Michel Parpaing, en version intégrale d’une durée de 20 heures et 36 minutes. Il est disponible en français et exclusivement sur la plateforme d’Amazon Audible.

Quelle est l’histoire de la foire aux cochons ?

L’histoire de ce roman n’est pas forcément très simple aux vues du nombre de personnages que compose celle-ci. Tout se passe dans une petite ville du Kansas, Fleshtown, la ville de la chair. Autant vous dire que tout est déjà dit. Le postulat de base est le suivant, deux dangereux pervers, violeurs et compagnie se sont échappés de la prison du coin. On découvre Darling, une jeune femme seule, qui a décidé de rester chez elle pendant que tous les habitants sont partis à une fête, la foire aux cochons. Évidemment, cette nuit-là, alors que Darling était seule dans son lit, elle reçoit la visite des deux énergumènes qui vont abuser d’elle.

Le pitch du roman, sur l’ouvrage papier aux éditions La Musardine

À côté de ça, c’est tout un écosystème qui vit dans cette ville. Il y a le shérif Prentiss, qui enquête sur un bar tenu par Sam, un mari complaisant qui cherche toujours à détourner les lois et se sert de sa femme comme bon lui semble. Mais aussi Sigmund-de-Pigalle qui cherche à vendre de la lingerie fine aux femmes qu’il croise… C’est tout un univers rempli de personnages tous plus pervers les uns que les autres…

Mon avis sur le livre audio La foire aux cochons

C’est le moment de vous dire ce que je pense de ce roman. Plus de 20 heures d’écoute, autant vous dire que ce fut une longue aventure. La foire aux cochons débute de manière très particulière. Avant même de rentrer dans l’histoire, le narrateur, Michel Parpaing, nous déballe la liste des personnages de l’histoire, en présentant succinctement chaque personnalité et sa relation par rapport aux autres protagonistes. C’est assez déroutant, car il y a vraiment un grand nombre de personnages. Il est facile de s’y perdre, mais cela permet un peu de faire un état des lieux de l’histoire dans laquelle nous allons rentrer.

La première partie de la couverture du livre papier

D’ailleurs, ce début d’histoire et la présentation des différents personnages m’ont rappelé dans un tout autre registre, la série Twin Peaks. De nombreux personnages, des relations entre les protagonistes, un déroulement dans une petite ville perdue… C’est vraiment similaire dans sa forme. Mais bien entendu, ici, le but n’est pas de résoudre le meurtre de Laura Palmer. Non ici, c’est bien de découvrir ce que vont faire les deux Jack. Ces deux bagnards qui viennent de s’échapper de prison et qui veulent à tout prix, violer tout ce qui bouge.

Du cul, du cul et encore du cul

Si vous n’avez jamais lu un ouvrage d’Esparbec, vous risquez d’être légèrement choqué. En effet, l’auteur ne passe pas par quatre chemins lorsqu’il s’agit de nous décrire ce qui se passe entre ses personnages. Dans les univers que développe l’auteur, c’est souvent la même chose. Du cul, de la perversité, du graveleux, à la limite de l’acceptable. Esparbec ne mâche pas ses mots et nous décrit des actes sexuels qui vont de la sodomie à la fellation, en passant par l’inceste, le viol et j’en passe. Il faut vraiment s’accrocher avec la foire aux cochons. Surtout que l’homme est ici un être pervers qui aime forcer la femme qui ne dit pas non. Nul doute que l’auteur aime décrire ses romans comme de la pornographie et non de l’érotisme.

Et la seconde partie de la couverture du livre papier

Tout au fil de l’histoire, on suivra au travers de la ligne directrice, les deux Jack. Au début avec Darling, qui aime bien se branler dans son lit. Puis avec l’institutrice, violée devant son mari et son fils, mais qui ne se défend pas vraiment. Il se passe toujours quelque chose, il y a tout le temps du sexe, c’est ainsi. Plus on découvre les personnages, plus on se rend compte du monde pervers que nous décrit Esparbec dans cette bourgade que l’on nomme Fleshtown.

Que dire sur le narrateur ?

Très franchement, je suis très loin d’être fan. Au début, je me suis demandé s’il ne s’agissait pas d’une voix scriptée et reconstituée. Ce que j’entends pas là, c’est si la narration est composée informatiquement. En effet, lorsque j’ai commencé à écouter La foire aux cochons, j’ai vraiment eu l’impression que le narrateur lisait son texte. Et ceci sans aucune émotion. Comme si les phrases étaient composées de plusieurs petits segments indépendants. Mais il faut dire que l’introduction ne joue pas en sa faveur. En effet, avoir tout un passage où Michel Parpaing liste les personnages du roman, un à un, en expliquant brièvement leur position dans l’histoire, n’est pas vraiment un exemple de sa narration que l’on découvre une fois cette première partie passée. Ce n’est pas non plus le fait qu’il s’agit d’un narrateur masculin.

En effet, je me suis posé la question au début, car j’avais déjà écouté Sex in the Kitchen et La Pharmacienne, tout deux lus par des femmes. Non, c’est bien le narrateur en lui-même dont je ne suis pas fan. J’ai réussi à m’en accommoder au bout d’un moment, mais j’ai vraiment eu du mal au début. Je dirai même jusqu’au point de décrocher complètement. Et puis, il faut le dire, proposez autant d’intonations différentes pour l’ensemble des personnes (très nombreux) n’est pas une mince affaire. En somme, soit vous allez détester, soit vous allez aimer. Pour ma part, je trouve tout de même que la narration est un peu haché, mais on s’en accommode.

Conclusion sur La foire aux cochons

Voilà comment commence la narration de La foire aux cochons

Au final, La foire aux cochons n’est clairement pas un roman à mettre dans toutes les mains ou ici, dans toutes les oreilles. Avec Marge, l’institutrice qui tombe dans le piège de Sigmund de Pigalle qui sera donné en pâture à ses écoliers ou Prentis, qui est un machiste et un sadique, il y a de quoi faire. Je ne parle même pas de sa fille et encore moins du reste. Avec La foire aux cochons, Esparbec nous livre une œuvre que l’on pourrait mettre en parallèle, avec le cinéma Bis, le cinéma pastiche, baroque et spécialisé. On y trouve de l’humour, du sale, du grossier et du pervers. Le rythme est présent du début à la fin.

Il faut aussi accepter la présence masculine comme un dominant absolu qui soumet la femme et abuse d’elle. Maintenant que vous être prévenus, à vous de voir si vous souhaitez vous laisser tenter par l’univers pornographique d’Esparbec. Pour ma part, j’ai plutôt apprécié, même si je ne suis pas fan de la voix du narrateur. Pourtant cela ne m’a pas empêché de suivre les aventures de cette petite ville de campagne, perdu dans l’obscénité du sexe.

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